Luc est un passionné de montagne, ski de rando, cascade de glace, alpinisme...tout est prétexte pour venir en altitude et passer quelques bonnes journées d'aventure alpine. Voir ici une de ces dernières aventure avec nous dans le Pilier nord des Bans.
Depuis quelques temps, en passant par le col du Lautaret, son regard se pose sur cette belle ligne au Pic de Chamoissière, la goulotte Cret. On en parle, on observe, on s'y prépare...mais à chaque fois la montagne nous repousse ! Non pas que ce soit la ligne la plus dure ou la plus compliqué à gravir mais la vie fait qu'on ne peux pas être toujours là au bon moment. C'est la montagne qui décide et il faut juste essayer de s'y adapter.
Ce coup- ci semble être le bon, nous montons au refuge de Chamoissière pour y passer la nuit et ainsi être au plus prés le lendemain matin. Seb et Sylvie les gardiens, on fait un travail admirable...
(Nous avons rénové cette bâtisse en tenant compte de son passé avec des techniques et matériaux traditionnels (chaux, chanvre, mélèze, ardoise et pierres ... ). Nous voulons essayer d'écrire désormais une nouvelle page en faisant de ce chalet un lieu d'accueil et de convivialité, en vous apportant un certain confort mais en gardant l'esprit "refuge").
Quel confort! Le positionnement de ce refuge est idéal pour les randonneurs à la journée, pour nous alpinistes, cela manque de course comme la goulotte que nous convoitons car on y passerai bien volontiers plus souvent. La nuit est calme, nous sommes seul au refuge, nous mangeons avec les gardiens et les discussions vont bon train. Le sommeil nous rattrape, la couette nous attend, le ronronnement du chat nous berce jusqu'au réveil...
3h du mat', le plancher craque sous nos pieds encore lourd de sommeil. Le café coule, les étoiles sont là ! La journée va être belle, la goulotte nous tend les bras. Les sacs sont bouclés, nous refermons la porte du refuge. Nous quittons bien vite le sentier menant au col d'Arsine et à la lueur de la frontale nous essayons de trouver le meilleur cheminement dans ce dédale de roches et de prairies. Quelques névés nous facilitent la progressions, les pentes sont raides, nous zigzaguons au mieux pour avancer droit vers notre destination. De nuit, le bruit sourd des cascades toutes proches augmentent ce sentiment toujours intense d'avoir les sens en éveil "petit être aux abois" faisant fonctionné tous ses sens avec un léger frisson qui te parcours l'échine.
Les premières lueur du jour nous confortent sur la belle journée qui nous attend. Le soleil ne vas pas tarder a lécher les sommets les plus hauts. Nous, nous serons dans l'ombre encore un bon moment. La pente se raidit de plus en plus, les crampons sont installés sur nos chaussures, piolets en main, la corde nous relie.
Malgré une nuit étoilé, le regel est médiocre est chaque pas s'enfonce profondément dans la neige. Progression plus fatigante mais qui offre une belle trace rassurante a mon compagnon de voyage. La pente est forte, nous avons passé la rimaye depuis quelques temps déjà, seul un petit obstacle rocheux viens perturbé notre progression...nous débouchons au sommet. Le soleil nous ébloui, nous sommes là... avec un horizon a 360 degré sur l'arc alpin.
La descente nous a demandé une vigilance entière, la neige est déjà lourde chauffé par le soleil. Il n'est que neuf heure du matin, mais il est temps de descendre, de rejoindre les vertes prairies et le refuge visible depuis le sommet. Ces derniers jours entre chaleurs et orages, de profond sillon se sont creusé dans les pentes encore trop enneigé. Comme de grands toboggans qui eux ne sont pas une invitation a la glissade, il faut user de tout notre savoir faire en terme de cramponnage pour descendre avec un maximum de sécurité et de rapidité. "A notre grande surprise", nous croisons une cordée qui commence tout juste la même ligne que nous, un peu tard peut-être...
Nous en sommes au café et deuxième petit déj au refuge en contemplant notre sommet et belle réussite avant de de séparer pour rejoindre chacun de son coté le monde "actuel".
Bravo Luc et merci